31: Recueil de poèmes.
Le Rabe et
la Rabote.
Le Rabe d'autrefois était un personnage,
Un notable, un acteur
Il cheminait ravi entouré de ramage
D'un train de sénateur
Un murmure discret arrivait à l'oreille
de qui venait le voir
Et soulager ses pieds dans une eau sans pareille
Lorsque tombait le soir
Des touffes de cresson bougeaient dans son courant
On venait le cueillir
Point trop pour en laisser au chevalier errant
Qu'on aimait accueillir
Et qu'il revienne ici plus tard en vétéran
Jamais les indiens n'avaient troublé ses rives
dépourvues de haleurs
Aux mieux passaient parfois quelques
bouteilles dives par les jours de chaleurs
Le coton d'Angleterre ni le blé des flamands
n'encombrèrent son cours
Ses peaux-rouges criards furent des Allemands
Il eut alors recours
A la crue redoutable et sortit de son lit
pour chasser l'importun
Fauteur de mauvais coups porteur de chienlit
fils naturel des Huns
et qui fût a la fin renvoyé dans sa lie.
Ce qui le distinguait le plus de ses semblables
c'était un habitant
Un peuple composé d'unités innombrables
un genre de mutant
Un poisson inconnu appelé la RABOTE
Peut-être plus présent
dans l'esprit lumineux du vieillard qui radote
ou de l'adolescent
Que dans l'eau du ruisseau ou pourtant nous la vîmes.
Dans nos jeunes années
où nous nous regardions aux très fonds des abîmes
cherchant nos dulcinées
au milieu des étoiles de ces chariots sublimes.
Ni le Robert ni le Littré dans leurs colonnes
n'en font le moindre état
J'expliquerai pourquoi, ils ont leurs raison bonnes
d'ignorer l'habitat
D'un être si discret qu'on rêve d'un tel hôte
de ce poisson vermeil
Plus soudain que l'éclair et qui toujours barbote
et n'a jamais sommeil
C'est qu'ils doutent de lui et de son existence
et que pour eux férus
soit de zoologie soit de plus haute science
Les mystères des rus
et les jeux des gamins n'ont aucune importance.
Mai comme Don Quichotte chantre du chevalier
errant pauvre et sans botte
Je désire chanter, suis-je fou a lier
l'hymne de la Rabote
Car aucune île grecque pas plus Milo qu'Ithaque
et pas la moindre grotte
n'ont jamais abrité ce signe du zodiaque
A moins que je radote
ce mythique poisson que seul logeait le Rabe
du temps de mes quenottes
Et dont je chantonnais le nom ce trisyllabe
arpège sur trois notes
comme la mélopée de quelque chant Arabe.
A beau parler qui vient de loin et va prétendre
qu'il a vu ce poisson
Qu'il soit vieux et chenu ou qu'il vienne de Flandres
droit sur son canasson
Aucun ne le croira et même s'il le jure
perché sur son arçon
Qu'un jour ou une nuit il a vu dans l'eau pure
même dit en chanson
Le mythique animal sorte de cœlacanthe
rabote à l'hameçon
Il n'en a vu aucune encore moins cinquante
malgré son échanson
qu'il le désaltérait de son vin d'Alicante.
Moi quand j'étais petit j'ai traqué la Rabote
ce tout menu fretin
J'ai pratiqué l'affût c'était une marotte
Je rêvais d'un festin
ce poisson cet éclair croit-on que j'exagère
imprégnait mon destin
C'était mon lumignon, une flamme légère
ma lampe d'Aladin
Je voulais la saisir cette pâle lumière
ce clignement ondin
Ce rayon qui s'enfuit, cette lueur trémière
cet arc-en-ciel andin
cet embryon d'idée, cette cause première.
A moins que dans ma quête anxieux je ne cherchasse
trace de ma grand-mère
Envasée dans le Rabe, effrayant la bécasse
que convoitait mon père
Je l'avais crue noyée, lourde de son jupon
Pauline mon ancêtre
Ondine au fil de l'eau sous l'arche du vieux pont
Sauvée par le grand hêtre
Sous les aulnes penchés elle aimait sommeiller
sur cette rive douce
ou l'on pouvait jadis venir s'émerveiller
allongé sur la mousse
et partir apaisé pour aller travailler.
Non!...Pour voir la rabote, il faut être né là
avoir le gène ad hoc.
Il faut avoir cherché les pieds de prunela
chantés en langue d'OC
Avoir fouillé les berges traîné dans la chaleur
effrayé le bétail
Fait la tournée des œufs, fêté la chandeleur
et fumé la queue d'ail
Connu sous les pêchers la transe des rapines
et glané dans le chaume
Gobé le muscat blanc et ravi ses narines
au pailler qui embaume
l'embrun pulvérulent des haleines marines.
Embouché la fleur blanche du robinier piquant
qui s'inclinait en grappes.
Étanché son gosier à l'eau de la baronne
qui sourd de fraîches nappes
protégés de l'averse sous le magnolia quand
au sortir des préaux
nous contemplions muets glissant vers la Garonne
les vortex boréaux
Exhalant sous la pluie des parfums de fourrage
et de terre mouillée
De vomis de gargouille et de souffles d'orage
et de tôle rouillée
Avoir aimé ces bruits ces odeur ces images.
Il faut avoir connu la terreur de l'arbitre
menacé de noyade
dans les flots du grand Rabe et traité de bélître
avant que de naïade
Braconné au moulin d'en bas chez la meunière
le salpêtre à la main
et dégusté la carpe rôtie à sa manière
prête le lendemain
Dans la cuisine sombre aux dalles patinées
ou fleurait la piquette
Alors que nous sortions des grasses matinées
sans chausse ni jaquette
Affamés triomphants et morgues obstinées.
Avoir connu les boues des fermes lamentables
Les corbeaux des guérets
reniflé les purins aux fumiers des étables
Enfonce les bérets
jusqu'aux oreilles bleues aux bises de novembre
et résiste au vent
Protégé par le tronc du frêne qu'il démembre
suivi l'engoulevent
L'œil d'acier quand il vogue sous les nuages gris
traquant sa proie qui fuit
Et supporté l'onglet dans les gants en débris
Gorgés d'eau sous la pluie
que Maninie la nuit aurait bientôt repris.
Épouvanté les chouettes tapies au sein des ifs
et déféqué par terre
Baissé dans les sillons de vigne aux bras lascifs
et le trouvant austère
Assiégé le château dressé depuis longtemps
au fond de la grand-rue
qui vidange ses eaux sales en insultant
le Rabe notre rû
Pour y mettre le feu ainsi qu'aux Tuileries
du temps de la Commune
Découvrir les secrets de ses orangeries
et de notre rancune
et les étrilles suspendues aux écuries.
Et pour singer Blondin aux bistrots d'Hazebrouk
qui parlait du soleil
La rabote "c'est ça!" et ce n'est pas un plouc
fût-il de bon conseil
Fût-ce un terre-neuvas tripotant l'astrolabe
et cherchant sa morue
Qui dira qu'on en trouve ailleurs que dans le Rabe
et même dans la rue
C'est de morue bien sûr qu'il voulait disserter
Mais l'alcool de genièvre
pris sans modération l'empêchait d'attester
dans sa mauvaise fièvre:
Ce poivrot du grand nord je le veux contester.
Ainsi l'affaire est faite et l'avis publié
par le cercle halieutique
La rabote est un mythe, un poisson oublié
Un relent cathartique
Seuls quelques initiés l'ont cherchée et l'ont vue
Mais c'était dans les limbes
de leur vagissement, la suite était prévue
Ils auraient sur leurs nimbes
étant des initiés du cercle de famille
Le poisson zodiacal
Multiple évanescent et qui pour eux fourmille
Ennemi du bocal
du décret,du cachot des murs de la Bastille.
On sait que le vieil homme courant les océans
dans l'éternelle quête
renonce quand il voit qu'en lui-même et céans
gît la bonne conquête.
Poème extrait du recueil
"Glanes longagiennes"
Louis Abadie surnommé
à l'époque de ses 18 ans
" MOULOUDJI"
ou
"MONTSERRAT"
Pièce d'Emmanuel Robles
mise en scène à Longages
en 1951 par
Octave Besset .
Pour les anciens Longagiens
et ceux qui sont attachés
à notre village
un poême écrit par:
Jean Darbas.
2002: Ecrit par Darbas Jean
"Lè Jeannot di Rousselis di Capoulet"
Adieu! Veaux,Vaches,Cochons,Couvées.
Adieu! Les prés,les champs aux moissons dorées.
Adieu! Paniers les vendanges sont faites.
Adieu! Les vignes l'on ne voit que du maïs à l'infini.
Longages:
Avec les maisons dispersées
est devenu une cité.
Les attelages ont été remplacés
par des engins motorisés.
On entend plus les exclamations des laboureurs
mais l'on entend les ronflements des moteurs.
Les cours des fermes,de leurs volailles
se sont vidées.
Il ne reste que quelques irréductibles enragés
pour élever des poules et des poulets.
Afin de nous faire entendre le chant des coqs.
Fini les surnoms,sobriquets et autres pseudonymes
ou chacun se reconnaissait et faisait bonne mine.
On entend plus parler du Gat,La Miégo
l'apparat,le chocolat.
Surement que j'en passe car on oubli
avec le temps qui passe...
Mais il reste le Crémallio
l'homme est toujours prés pour la ripaille.
Heureusement qu'à Longages nous avons
l'amicale du 3ème âge pour nous
souvenir de notre village.
Signé:
Lé Jeannot di Rousselis di Capoulet......
Et voilà les surnoms:
sobriquets de nos anciens
par Jean Darbas.
L'enfin Billières Etienne"rue de Carbonne"
La cattessou,La Migola.
Le Colosse Carsalade Prosper.
"maçon épicier place de l'Oassis"
Le Jean dé Cizos,Le Péril,La Bonabéro.
Lé Zilou,Là Quiqui,Lé Peyroulet.
Là Gasaouliras,Lés Cébas,Lé Jacquet,Là Couillot.
Là Moulinéro"Décomps Anna moulin d'en bas".
Lé Matopan Marrast Marcel"route de Bérat".
Lé Marouet,Lé Coulaou "Pech".
Lé Mater"Cafetier",Lé Coulisse"Besset Alfred".
Lé Mirassou,La Chechez.
Lé Touen"fossoyeur au Capdebat".
Lé Raou"Clamens rue de la distillerie.
Là mingeotte"porteuse de lait "à laTourette.
Lé Cric Supéry à la Prade.
Lé Zizi Latour à la place publique.
Lé Ramounet"meunuisier"
Lé ficelle Sensébé"le petit tailleur"
rue de l'esclop rue du sabot.
Lé Zakari Babard"meunuisier"à la place publique.
Lé Malakof,Ramounet"boulanger".
Là Reil Camin à la Prade.
Là Mingeotte Soulères au Capdebat.
Làs Mérigatos Famille Campariol
à Mérigues et Campariol
Lé Mariet route de Lavernose.
Lé Jean di pandelat Touzet Jean-Marie
route de Lavernose.
Las Ségué Darbas Jean"Capoulet".
Lé Babé Delhom Etienne"hameau deTourné".
Lé Canté Grapaou"chante crapaud"
devenu le chemin du Bois de la Pierre.
Lé Balisson Albisson Marius(Maire).
Lé Bezence Sertvirot"Barbier"Grand-rue.
Lé Victor di Cazzi à la Prade.
Lé Carillon Laffont Léopold Rue de Geste.
Lé Petit Cézée( petit pois)Cot au Rabe.
L'Antoine du Baou et laTamagnero dè là Capelle
(sonneuse de cloches à la chapelle de la Louge)
Mirouze Julie"La julie du bosc" chemin de l'Agasse.
Une petite anecdote:
"Là Julie cachait son argent dans le
tabernacle de Notre-Dame de la Louge"
Lé Cafard Dedieu Marcel chemin du cimetière.
Lé Crémaillos Delord Armand chemin de Chinques.
Lé chocolat Naves"garde champêtre"au Capdebat.
Là Darbonne Espénan "épicière"grand-rue.
Lé Gat Justaut au Capdebat.
Là Migio,Lapparat Daressy au Capdebat.
Lé Cusianié,Lé Caminat Dejean"forgeron"au Capdebat.
Lé Soflé Doméjan Pierre à la Pradiole.
Là Péouillère route de Noé.
Lé Just "Ferblantier"
maison de l'âge d'or chemin de Capens.
Lé Gna"maçon" côte de Cric.
L'Ahourit ou le Cric Idrac Jean"tonnelier" la Prade.
Lé Noto Daressy Jacques Rue de Carbonne.
Lé Mandarin Bergés Henry La Prade.
Lé Pensé ou Prentout Décomps rue de l'Hôpital.
L'Astouret Clamens rue de la Distillerie.
Lé méchant Havre"le mauvais forgeron" rue de Geste.
Là Bouéro,L'Ambusco,Lé Joséfou,Lé Couffignal
" forgeron"rue de l'Esclop"le sabot".
Lé Pédouille"cardeur de laine".
Lé Peiroulet"brassier"
Lé Couffignal"forgeron"rue de l'Esclop (le Sabot).
Lé Pédouille"cardeur de laine".
Lé Peiroulet"brassier".
Lé Guillamat"suisse à l'église".
Là Jaquétous"cantonnier à Campan".
L'Enfonce Durant chemin du Bois de la Pierre
Lé Propoulet,Lé Baron de Girousse Delhom Jean
Lé Fourast, L'Amoyot, Lé Canto et Lé Girapout.
OUF !!! BON COURAGE:
Poème
Nouvelle Année 2020
de Odette Rousseau
Une année s'achève.
Comme une vie.
Comme un rêve.
Que nous a t'elle donné ou pris ?
Le pourquoi "l'avons nous compris?"
Enfin....
Elle se termine tant mal que bien.
Et tout doucement 2020 vient!
Accueillons Nouvel An en fête.
Relevons fièrement la tête.
Qu'il nous réservera ce qu'il voudra.
S'il l'on nous provoque,nous serons là
pour 365 jours de joies et de peines...
Suivant le courant qui nous entraîne!
Soyons bons, humbles et généreux.
Conservons la santé ce bien si précieux.
Beaucoup de joie dans tous les coeurs!
L'amitié,l'amour,et la bonne humeur!
Une excellente année sans aucun problème.
Pour tous les vôtres et pour vous même.
Odette Rousseau.
A la mémoire d'un jeune Longagien
tombé en Algérie et en hommage
à tous les autres.
A l'occasion de l'anniversaire du
cessez-le-feu des
"accords d'Evian"
respecté par la seule armée française.
Guy Dedieu
C'était A EL ALIA en quète de mémoire.
Je cherchais Guy Dedieu dans son cercueil sanglant.
Il gisait quelque part victime de l'histoire.
Percé entre les yeux d'un liquide brûlant.
Le vingt huitième jour de septembre soixante.
Les hommes Léopards ratissaient en silence.
Le maquis surchauffé d'une abrupte descente
ou chacun prenait soin de garder la distance.
L'endroit n'était pas sûr,les fels étaient nombreux.
Tapis dans l'épineux aux odeurs de provence.
L'un d'eux s'était couché sous un rocher ombreux
derrière l'œilleton tandis que Guy s'avance.
Il fallait éffrayer,saccager le moral.
Occire sans bavure la balle entre les yeux.
Le lieutenant Dedieu n'a pas senti le mal.
Renversé sur le sol,il ne voit plus les cieux.
"Le parfum ne fait pas frissonner sa narine.
Il dort dans le soleil,la main sur la poitrine".
C'était dans la presqu'île fatale de Collo.
C'était en Kabylie,c'était loin de Longages.
La pacification s'en allait a vau l'eau.
Nous n'éviterions plus le malheur des carnages.
Notre ami Pobelio notre quasiment frère.
Berret noir dans la mire à l'objectif mortel.
D'une balle ajustée fut rendu à la terre
son commando de chasse quadrillant le djebel.
C'était A EL ALIA sous un hangar de tôle.
Qu'on jetait les héros comprimés dans leurs boites.
Pour les évacuer un jour en métropole
d'ou ils étaient venus pleins d'opinions étroites.
L'odeur des jeunes morts était insupportable.
Sous la tôle chauffée à soixante degrés.
Dans le bois blanc disjoint de leurs bières jetables
et sans qu'aucun français ne leur en sache gré.
En cale du Kairouan ou de ville d'Alger.
On l'a rapratrié vers son petit village.
Sous les cyprés bercés d'un vent d'autan léger.
Il gît non loin des tours d'un château de Longages.
L'un de nous l'attendait pour un dernier salut.
Lui rendre les honneurs, évoquer le palerme
et pour graver son nom au socle du poilu
et pour lui dire ADIEU puisqu'il est à son terme.
Louis Abadie.
Extrait de "Images d'Algérie"
Ancien combattant.
Officier d'infanterie de Marine.
Une pensée pour Luis Gonzalez.
Commentaires
-
- 1. Tejedor Le 10/01/2020
Bravo, c'est toujours super !
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